Combien de fois vais-je devoir vivre une même situation avant d’enfin réaliser que c’est exactement ce que je ne dois pas faire ? De garçon en garçon, je fais toujours cette même erreur. Me créer des scénarios. Pour absolument rien, au final. Je me fais toujours avoir.
Inconsciemment, je me crée toujours des scénarios. Peu importe la situation. J’ai vraiment le don de m’imaginer des choses qui ne sont pas réelles. De les empirer, surtout. Tout le temps. Impossible de voir le côté positif, toujours le pire. Tout le temps.
Mon dernier en liste ? Il y a quelques semaines. Vous vous souvenez de mon partenaire de danse rencontré il y a quelque temps ? Nous avions développé une belle complicité, et de l’amour. Mais à cause de la distance qui nous sépare, j’avais mis fin à cette relation ‘’amoureuse’’. Tout en souhaitant sauver ce qui pouvait encore être sauvé de notre complicité. Quelques jours plus tard, fidèle à mon habitude, j’ai décidé d’écouter mon cœur (i love you) plutôt que ma tête (tu habites trop loin). J’ai donc changé d’avis. Croyant qu’il serait réceptif à mon idée. Il l’a été, mais de courte durée. À son tour, il y a mis fin. Le tout s’est fait dans le calme et le respect. Tous deux souhaitions rester partenaire de danse malgré tout.
La semaine suivante, ce fut autre. Je suis allée au bar avec des amies. À notre arrivée, il était déjà là. Ne sachant pas comment agir, je ne l’ai pas trop regardé. Rapidement, une de nos chansons favorites à jouer. Nous nous sommes donc croisés sur la piste de danse. Il m’a salué brièvement. Je lui ai rendu la pareille. Une fois la danse terminée, nous avons pris chacun notre côté. Quelques instants plus tard, notre chanson de couple s’est fait entendre. J’étais en direction pour aller lui proposer de la danser, alors qu’il acceptait l’invitation d’une autre. Ne pouvant pas voir cela, je suis sortie. Une fois la chanson terminée, il était trop tôt pour rentrer. Et je me suis mis à pleurer. J’ai appelé un ami pour qu’il me change les idées. Ce qu’il a bien réussi, Dieu merci. Avoir été seule, j’aurais clairement quitté sur le champ.
Nous avons donc passé la soirée à nous éviter. Le mal que j’ai eu, je ne vous dis pas…
La semaine d’après, je suis arrivée seule au bar. J’avais des amis qui devaient m’y rejoindre rapidement. Il n’y était pas. Pas encore. J’ai guetté son arrivée, pour je ne sais quelle raison. L’habitude, j’imagine. Je me suis faite une raison, je devais cesser de me torturer. D’un côté, j’espérais qu’il ne vienne pas, mais d’un autre, une soirée sans lui n’est pas une bonne soirée. En tout cas, selon mon cœur, même froissé.
C’est ainsi que plus tard, alors que j’avais réussi à oublier son arrivée, je l’ai aperçu. Fidèle à lui-même, il était là. Ma chanson favorite a débuté. Je me suis rapidement dirigée vers la piste de danse. Et lui aussi. Il s’est installé près de moi. Volontaire, involontaire ? Aucune idée. Une fois la danse terminée, il s’essaie avec un «Salut !», tout sourire. Un bond s’est fait sentir en moi. Je lui ai répondu, aussi aimablement qu’il l’avait fait. Il m’a clairement fait savoir que je devais rester près de lui pour la prochaine chanson. Ce que j’ai fait. L’espace d’un instant, j’avais retrouvé l’homme qui m’avait rendu si heureuse.
La fin de la danse s’est fait sentir, encore une fois, nos chemins ont pris des directions différentes. Voyant qu’il ne revenait pas vers moi, j’ai fait les premiers pas. Et c’est avec mon tact légendaire que je lui ai envoyé un «Tu ne m’évites plus ?». Bang. Son regard a changé, et sa réponse m’a surprise, mais surprise… «C’est toi qui m’évites.»
Je ne comprenais plus rien.
La semaine précédente, lors de la dite chanson de mon mal-être, il m’aurait regardé, mais j’aurais détourné la tête. Le problème étant que je ne l’ai jamais vu me regarder. Vous voyez où je veux en venir ? Il a accepté l’invitation d’une autre, car j’aurais signifié mon désintérêt en détournant le regard.
Quel est le sujet de cet article déjà ? Cette même erreur que je recrée systématiquement ? Je me suis créée un scénario, finalement bidon, exactement comme je le fais toujours. Je suis montée sur mes grands chevaux et j’ai paniqué; sans cherché l’explication. Il faut dire que je ne feelais pas tellement pour aller le lui demander. Aveuglée par ma peine, j’ai mal interprété ce que j’avais cru percevoir. Sans penser à mon propre comportement. C’est-à-dire, mon malaise palpable (et le sien) lors de notre salutation.
J’ai eu énormément de peine, pour un malentendu donc.
Comme à chaque fois.
Bon, il est vrai que la fois ou il a reculé, j’avais eu un mauvais feeling et il s’est avéré fondé. Mais ce n’est pas pour autant qu’à chaque fois, c’est le cas. Le fait est que, même si ce n’est pas la première fois que j’en parle, il faut vraiment cesser de voir le négatif autour de nous. Se créer des scénarios, paniquer rapidement. Il faut essayer de relativiser, faire un pas en arrière et réfléchir. Qui, quoi, comment, et surtout, pourquoi.
Je comprenais pourquoi il reculait à son tour. Ses raisons étaient bonnes, et j’avais les mêmes. Il s’était bien expliqué, m’avait bien fait comprendre que ce n’était pas moi, ni lui, mais bel et bien la distance. Et j’avais acquiescé. Un peu à contre-cœur, c’est vrai, mais tout de même. C’était plus simple ainsi. Et même si nous souhaitions garder notre relation intacte malgré notre frein, un mal avait été créé. Il était donc normal que nos chemins puissent s’éloignés. D’autant plus que nous ne nous étions pas parlés de la semaine. Alors que nous avions l’habitude de nous écrire à tous les jours. Ça ne sortait pas de nul part cette possible indifférence. J’ai simplement fermé les yeux à la réalité. Je n’ai pas voulu l’affrontée. Et ça m’a sauté au visage cette soirée-là. D’où cette même erreur répétée continuellement, un scénario de plus à mon compteur.
Tout cela pour dire que j’aurais dû le saluer de bonne façon. Repensez à tout ce que nous avions vécu, la complicité qui nous habitait, et être heureuse de l’avoir vécu. De continuer à croire, ne serait-ce qu’un tout petit peu, qu’elle pourrait revenir si je prenais la peine d’être réceptive. Ce que je n’ai clairement pas fait. Je me suis refermée, troublée à l’idée de le revoir et de ne pas l’avoir à mes côtés.
Il faut faire confiance à la vie. Et la laisser nous guider. Cessons de nous imaginer un monde que nous ne contrôlons pas. Ou pas en totalité.
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