Grossesse surprise

J’ai rapidement fait allusion à une possible grossesse lors de mon dernier article. Je ne me suis pas éternisée sur le sujet. Voici la suite de ce court extrait.

Quand j’ai rencontré Loulou, j’ai rapidement eu envie d’avoir des enfants avec lui. Pas maintenant, lorsque le temps serait venu. Je le voyais agir avec sa fille, et c’était des moments attendrissants à chaque fois. Il me parlait d’elle avec des étoiles dans les yeux. De l’émerveillement à chaque battement de cils.

Je suis rendue à un âge où mon horloge biologique commence à sonner. En faite, ça fait déjà quelques années qu’elle sonne. Si je ne m’étais pas séparée de mon ex l’année dernière, ce serait déjà en cours.

C’est alors avec une pointe d’excitation que j’ai cru que j’étais possiblement enceinte. De l’excitation, mais aussi énormément d’appréhension. Parce que, je vous le rappelle, je ne suis plus avec Loulou. Qu’allais-je faire alors ? Devais-je le lui dire ? Attendre de lui une quelconque compassion, envie de mettre cet enfant au monde avec moi ? Je sais qu’il ne m’aurait jamais demandé d’avorter. Probablement qu’il aurait accepté sa paternité. Mais il n’aurait pas été content. Ho non ! Une fois, j’ai fait une minime allusion à un bébé dans mon ventre. Et il m’a bien vite fait comprendre que non, ce n’était pas une blague à faire.

Il doit déjà se battre en cours pour avoir la garde de sa fille. Jamais il n’aurait eu le temps d’être présent pour ma grossesse. Jamais il n’aurait voulu tenter de régler nos conflits. D’une possible réconciliation. Non. C’est définitif. Il a coupé tous les ponts. Je n’aurais pas pu le lui dire par téléphone. Je ne suis même pas certaine qu’il aurait répondu à mon appel. Qu’il aurait accepté de me rencontrer pour le lui annoncer.

Je ne suis pas de nature très discrète. Je suis assez show off dans mon genre. J’adore divertir, raconter ma vie, mes anecdotes. Mais question grossesse, c’est tout l’inverse. Je désire garder cette information pour moi, jusqu’à confirmation. Lors de la première échographie. Avec mon ex, je savais qu’il aurait beaucoup de difficulté à rester silencieux. Je n’étais d’ailleurs pas décidé si je le lui dirais ou pas. Lui, le propre père de l’enfant. Je suis du genre à souffrir en silence. Si je venais qu’à perdre le bébé, je ne voudrais pas que cela se sache. Mis à part mon conjoint. Ni ma famille, ni même ma sœur, ma meilleure amie, ma confidente. Et pourtant, elle l’a su. Je le lui ai dit. Que je croyais être enceinte. Je ne pouvais lui cacher mon angoisse.

J’ai aussi fait part de mes craintes à un excellent ami et collègue de travail. Je voulais son avis d’homme. Lui, m’a dit que je devrais le lui dire. Qu’il voudrait savoir qu’il a un enfant. Qu’il accepte son rôle ou pas, il voudrait au moins le savoir. Quitte à pouvoir revenir sur sa décision s’il refusait d’abord.

Toutefois, j’avais à peu près décidé de ne pas le lui dire. Si c’était bel et bien le cas.

Comment ai-je pu penser que j’étais enceinte ? J’avais effectivement eu mes règles le mois dernier. Mais certaines filles peuvent être enceintes malgré une ininterruption des saignements[1]. Et lors d’un de nos rapports sexuels protégés, le condom a malencontreusement mal tenu jusqu’au moment du retrait. Loulou m’a averti qu’il n’était pas bien en place et que c’était possible que j’ai eu du sperme en moi. Et, question de paniquer un peu plus, il m’a averti avoir passé des tests auparavant, il est super fertile. Merci Loulou. J’ai donc pris soin de retenir cette date, juste au cas où. J’attendais mes règles avec impatience, laissez-moi vous dire.

Finalement, j’ai eu mes règles. Nous nous sommes séparés. Question réglée ?  Pas tout à fait.

L’épisode de la prise de poids survient. La panique aussi.

Finalement, le moment de l’achat du test de grossesse. Je suis à l’extérieure de la ville avec ma sœur. Nous magasinons. Je sais que je dois acheter ce fameux test. Mais j’ai peur. Je tente de repousser ce moment fatidique. Elle me dit : «Vas dans un Dollorama, ça marche aussi bien que les autres». Une amie infirmière m’avait fait cette même suggestion. Justement, en allant au Winners, on y voit cette fameuse boutique à 1$ (et plus). Je cède, profitant du fait que je suis dans une ville où je n’y connais personne.

Arrive le lendemain matin, le moment du test. Il est près de 9h. Je suis seule. Personne ne sait ce que je m’apprête à faire.

Je dépose donc ce petit bâtonnet détenant mon avenir sur le comptoir. Prête à attendre les 3 minutes réglementaires. Ces fameuses minutes interminables.

C’est avec un petit pincement au cœur, je dois l’avouer, qu’une seule barre rose est apparue… Je n’étais pas enceinte.

Devrais-je être heureuse ? Probablement. J’étais loin d’avoir les conditions idéales pour élever un enfant. Pas de père. Pas de maison. Pas d’emploi stable. Mais au fond de moi, je le désirais plus que tout. Une partie de Loulou qui ne me quitterait jamais. Celui qui, malgré la courte durée, était parfait à mes yeux.

Ai-je peur qu’il lise cet article ? Pas vraiment. Il m’a bien fait comprendre qu’il ne voulait plus rien savoir de moi. Alors pourquoi viendrait-il ici ? Lire mes pensées les plus intimes ? Mes anecdotes plus loufoques que notre relation ?  Et puis, ce n’est pas comme s’il reviendrait. Je dois m’y faire.

[1] http://www.mamanpourlavie.com/grossesse-maternite/pratico-pratique/10973-peut-on-avoir-ses-regles-et-etre-enceinte.thtml

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