J’ai suicidé, tu as suicidé…

Le suicide. Sujet encore tabou en 2018. Et pourtant, il y a eu une vague de publicité il n’y a pas si longtemps. Mais est-ce seulement moi qui n’en vois plus ? C’est vrai que je n’écoute pas la radio ni la télévision (vive internet), mais il me semble que c’est re-mis sous silence depuis peu.

*Veuillez prendre note que le masculin est utilisé à des fins d’uniformité. Et puis comme on dit, le masculin l’emporte toujours…

J’en parle aujourd’hui parce que j’en ai vécu un récemment. Pas moi personnellement. Mais un ami à moi. Ce n’est pas un ami de longue date, plutôt un ami d’un ami qui est devenu mon ami. Nous avons passé quelques belles soirées ensemble. On ne se parle pas intimement chaque jour. Mais nous sommes dans cette belle conversation de groupe les quatre ensembles. Ce qui fait qu’on se ‘’cotoye’’ à tous les jours. On se donne des nouvelles à tous les jours.

Je ne connais pas beaucoup cette personne. Dernièrement, je me suis rendue compte que je la connais même très peu. Peu au point de ne pas voir ce qui se tramait. Un de ses meilleurs amis ne l’a pas vu venir non plus. Est-ce que ça devrait me consoler ? Well, ce n’est pas le cas.

Je ne peux parler pour cette dernière personne, elle qui l’a trouvé au sol, le poignet en sang. Je ne peux décrire ce qu’elle a pu ressentir. Et pourtant, c’est à mes oreilles qu’elle a appelé en pleurant, la panique au bord des lèvres.

Mon cœur a fait un bond. Je n’en croyais pas mes oreilles. Je savais que ça allait mal avec son ex. Mais à ce point-là ? Au point de se suicider ? Comment cet être pouvait mériter autant d’importance ? Au point de se suicider, de vouloir en finir avec la vie ? Non, mais sérieusement. S’il t’aimais tant que ça, il ne te ferais pas souffrir à ce point là ! Il ne te manipulerait pas de la sorte. Ça n’a pas de sens. Alors je penche pour un geste désespéré lors d’un moment de faiblesse. Un geste irréfléchi. Mais tout de même lourd de conséquence.

Oui, parce que tu aurais pu réussir ton coup. Et c’aurait été définitif. Tu ne serais plus de ce monde. Tu ne serais plus là pour réparer l’irréparable.

Excuse-moi cher ami, toi qui liras peut-être ceci, mais j’ai ce besoin de le dire. As-tu vraiment pensé à toutes les solutions avant d’agir ainsi ? Était-ce sous le coup de la colère ? De la tristesse ? Une impulsivité ? Ou étais-ce vraiment réfléchi ?

Que ce soit prémédité ou pas, tu n’as pensé qu’à toi. C’était un geste purement égoïste. Oui, car tu n’as pas pensé à nous tous. Tu n’as pas pensé à ta famille, tu n’as pas pensé à tes amis. Tu souffres peut-être en ce moment, je te l’accorde. Mais tu nous as fait souffrir par la bande. On s’est inquiété, on s’est apeuré. On a manqué du travail pour être prêt de toi. Et c’est loin d’être un reproche, rassure-toi. C’était de notre devoir d’être là. Jamais je n’aurais pu être ailleurs. Jamais je n’aurais accepté d’être si loin de toi.

C’est malheureusement dans les coups les plus durs qu’on voit qui sont nos vrais amis. J’espère que tu ne doutes pas de la sincérité de mon amitié. Tu l’as mis à rude épreuve. Mais je suis là pour rester. Amenez-en des épreuves, je suis capable d’en prendre. Mais pas de nouvelle tentative stp… Je serais trop triste de te perdre

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