Nous nous sommes parlés pour la première fois en décembre, nous avons commencé à se tenir ensemble deux mois plus tard. Nous ne nous sommes pas lâchés pendant une quinzaine de semaines. Et tout a changé en une journée.
J’ai pensé à toi aujourd’hui. Comme plusieurs jours déjà. Et tu me manques… tellement. Je t’ai déjà exprimé ce que je ressentais, mais je sens que je n’ai pas tout dit. Qu’il y a encore quelque chose au fond de moi qui m’empêcher d’avancer.
Il y a quelques jours, j’étais en voiture avec un ami. Je ne sais plus ce dont nous parlions, mais il a fait cette face… Cette moue en relevant le menton… Comme tu avais l’habitude de faire. Cette face qui traduisait un «Ben voyons donc». Et je me souviens très bien que mon cœur a culbuté à cet instant précis. Comme si, l’espace d’un instant, tu étais à mes côtés à nouveau. Ce n’était plus mon ami qui était en voiture avec moi, mais toi. Et ça m’a brisé le cœur à nouveau.
Quelques jours plus tard, alors que je me promenais dans mon quartier, j’ai entendu un sifflement. Non pas qu’on me sifflait moi ou quelqu’un d’autre, ce n’était même pas ce genre de sifflement. Mais ça m’a rappelé cette fois, au travail, alors que tu étais à ton comptoir. Je passais dans ton champ de vision, et tu m’as sifflé. Je me suis arrêtée, tournée et t’ai demandé si tu m’avais vraiment sifflé. Tu m’as regardé et m’as répondu «Oui». Tout simplement. J’ai ri et continué ma route. Parce que notre amitié, c’était ça, tout simplement. Et, l’espace d’un instant, tu étais à mes côtés à nouveau. Et ça m’a brisé le cœur à nouveau.
Et tout cela me rend si triste. Qu’on se soit perdu. Qu’on ait perdu notre lien si spécial. Notre amitié si précieuse à mes yeux.
J’ai souvent une chanson reliée à une relation importante à mes yeux. Chacun de mes anciens amoureux ont une chanson qui les représente. Je peux te dire laquelle et pourquoi pour chacun. Mais toi… Je ne sais même pas quel genre de musique tu écoutes. Quel genre d’amie ne connait pas les goûts musicaux de son meilleur ami ? J’ai une petite idée, mais j’ai un certain doute… Et puis, ce ne serait pas assez représentatif. Il n’y aurait pas d’histoire derrière cette chanson. Mais à bien y penser, je crois avoir une chanson qui me fait penser à toi. Oui. Ou deux. Ou peut-être trois finalement. En faite non, pas trois. Non parce que la troisième, je ne suis pas certaine que ce soit bien elle. Je ne me souviens que du moment passé en ta compagnie à cet instant.
Mais même si ces chansons me font penser à toi, aucune n’est notre chanson. Pas comme les autres avant toi. Une chanson que nous n’avons pas choisie, mais que la vie a en fait en sorte qu’elle devienne la notre. Une qui représente notre amitié.
Pourquoi j’aurais aimé que nous ayons notre chanson ? Habituellement, quand l’histoire ce termine avec la personne concernée, j’arrête de l’écouter. Parce que c’est trop dur de repenser à tout ce qui est maintenant du passé. Mais pourtant, avec toi, c’est tout le contraire que je souhaiterais. Pouvoir écouter une chanson qui me fasse penser à tous nos beaux moments de complicité. Parce que nous étions si complices. Et que tout cela me manque. Pouvoir l’écouter en boucle, sans arrêt. Et sourire. Non pas pleurer, simplement sourire.
Récemment, j’ai eu de la peine. Et j’aurais souhaité que tu sois là pour moi, pouvoir te parler, déballer ma colère et ma tristesse. J’avais besoin de toi. Mais je n’osais pas. Parce que ça fait déjà beaucoup trop longtemps que nous nous sommes parlés. Mais je ne t’en veux pas, ne t’inquiètes pas.
Tu disais que tu souhaitais aussi que notre amitié redevienne ce qu’elle était. Que tu étais triste aussi. Mais tu n’as jamais agis en conséquence. Tu es resté silencieux. Mais encore une fois, je ne t’en veux pas.
Je ne sais pas exactement pourquoi notre amitié à céder sa place à la discrétion. J’ai une bonne idée, c’est vrai. Et je comprends. Crois-moi. Mais j’espère encore, tout simplement.
J’aurais aimé pouvoir te dire tout cela face à face. En faite, j’aurais dû. J’étais prête à aller te voir chez toi, un soir, il n’y a pas si longtemps. Je voulais prendre une chance, voir si tu étais à la maison. C’était un lundi soir. Et tout te dire, en espérant que tu me prennes dans tes bras, en me disant que tout irait bien. Que tu étais là maintenant. Mais la vie est plus compliquée que ça. Le travail m’a appelé ce soir-là. J’ai dû reporter mon périple jusqu’à toi, mais j’ai été plus occupé que je ne l’aurais cru. Et par la suite, j’ai simplement oublié.
Il n’est pas trop tard, j’en ai conscience. Mais je ne suis pas aussi douée avec les mots au parlé qu’à l’écrit. C’est pourquoi j’ai décidé de le coucher sur papier. En espérant que ces mots se rendre jusqu’à toi. Te touche directement.
Peut-être es-tu passé à autre chose. Peut-être m’as-tu oublié. Si j’ai réveillé quelque chose en toi qui souhaitait rester cacher, je te prie de m’excuser. C’est égoïste de ma part, c’est vrai. Je ne pense qu’à moi en écrivant ces lignes. Mais je me dis que je dois au moins essayer. Comme on dit, «qui ne tente rien, n’a rien».
Tu me manques, mon meilleur ami. Dois-je te dire «adieu» ? J’espère avoir la réponse un jour prochain…