J’ai un aveu à vous faire. Je n’ai jamais été très travaillante. Oui, depuis que j’ai 16 ans, j’ai un emploi et je dois payer mes petites dépenses. Mais je n’ai jamais eu à payer mes études ou ma voiture. J’ai la chance d’avoir des parents qui veulent m’éviter de m’endetter durant mes études.
De ce fait, je n’ai jamais eu besoin de travailler énormément. Je n’avais pas à travailler tous les jeudis et vendredis soirs en plus des samedis et dimanches. Comme la plupart des emplois à temps partiel le demande. Je ne l’ai pas fait souvent, cet horaire. Au Cegep, je travaillais comme cosméticienne dans une pharmacie. Je travaillais les vendredis soirs, ainsi qu’une fin de semaine sur quatre. Une fin de semaine sur deux en février-mars, deux années durant. Et je me souviens que j’avais toujours énormément de devoirs ces fins de semaines là. Pas celles où j’étais en congé, toujours celles où je travaillais. Et ça me faisait capoter. La réalité des autres étudiants, je ne la connaissais pas du tout, en effet. Quelques années plus tard, j’étais associée aux ventes à La Senza. Là encore, je travaillais les jeudis-vendredis soirs, mais je n’ai pas longtemps travaillé les samedis ET dimanches. Bien vite, je ne travaillais que les samedis et parfois les dimanches, environ un dimanche par mois. Une fois mes études terminées, j’ai réussi à trouver un emploi à temps plein. Enfin ! Fini les fins de semaines de travail ! Mais comme vous l’avez vu dans un article précédent, ça n’a pas duré. Je suis retournée aux études, donc j’ai dû retourner à l’emploi d’étudiante.
Malheureusement, depuis quelques mois, j’ai augmenté ma charge de travail plus que jamais. Déjà, je travaille 23 heures par semaine dans une quincaillerie, les jeudis-vendredis soirs et les samedis-dimanches. Mais en plus, j’ai un remplacement comme thérapeute en réadaptation physique un ou deux avant-midis par semaine une fois de temps en temps. Je travaille dans un bureau une dizaine d’heures par semaine. Et j’ai un nouveau remplacement comme secrétaire un soir par semaine durant sept semaines. Quand on calcule ça, je travaille en moyenne un peu plus d’une quarantaine d’heures dans les bonnes semaines. En plus de mon école, trois jours par semaine. En plus de mes études à la maison.
Je travaille 7 jours sur 7. Je n’ai jamais fait ça de ma vie. Et je trouve ça très dur. Je me suis tranquillement habituée, la fatigue est de moins en moins présente, mais elle l’est tout de même encore un peu. Tout cela me laisse peu de temps pour moi, pour sortir, voir Loulou… Lui aussi étant très occupé, nous nous voyons tard le soir et pour dormir uniquement. Lui part plus tôt que moi au boulot alors je finis ma nuit toute seule.
Là-dedans, je suis presque heureuse d’avoir peu de clients en massothérapie. Je ne saurais pas où les placer dans mon horaire déjà trop chargé.
J’ai une petite anecdote à vous compter. Qui a quelque peu changé ma perception du travail.
L’autre jour, un représentant des pages jaunes m’a téléphoné. Pour inscrire mon nom dans l’annuaire et ainsi me faire valoir comme massothérapeute. J’ai décliné son offre, n’étant pas intéressée. Mais il ne s’est pas arrêté à mon refus. Hoo non ! J’ai dû lui expliquer pourquoi je n’avais pas le temps d’avoir des clients : trop d’emplois. Il m’a dit quelque chose qui me fait énormément réfléchir à ce que je veux plus tard comme mode de vie.
Il m’a dit : «Travaillez-vous pour vivre, ou si vous vivez pour travailler ?»
En effet… Lequel me concerne le mieux ? Ou plutôt, lequel ai-je envie qui me décrive ?
Oui, tu peux travailler tout le temps. Travailler pour t’acheter une belle maison, la voiture de l’année, un ou deux chalets, etc… Mais si tu n’es jamais dans ta maison, à quoi te sert-elle ? À flasher ? Offrir une meilleure vie à ta femme et tes enfants ? L’argent ne fait pas le bonheur, comme on dit. Et ta famille serait beaucoup plus heureuse de passer du temps en ta présence que d’avoir de l’argent à n’en plus savoir quoi faire. Ne vaut-il pas mieux être moins riche, mais plus uni ?
Vaut-il mieux travailler autant qu’on le peut, tant qu’on est jeune, et en profiter plus tard ? À notre retraite ? Ne pas prendre de vacances, travailler 52 semaines par année ? 5 jours par semaine ? À 40 heures seulement, ou en faire plus ?
Et si demain était notre dernière journée sur la Terre ? Serions-nous heureux de la vie que nous avons vécu ? Changerions-nous quelque chose ?
Je suis heureuse de voir que je peux être travaillante. Oui, il faut travailler pour avoir ce que l’on veut dans la vie. Mais il faut aussi profiter de la vie. Tant qu’on le peut.
Et c’est pourquoi j’ai décidé de profiter de la vie. Profiter de mon été à venir. Je termine mes études d’ici quelques semaines à peine, je ne croirais pas avoir d’emploi à temps plein permanent cet été. J’ai un remplacement temporaire à temps plein qui débute très bientôt, mais ce n’est que pour quelques semaines. Ensuite, j’ai un deuxième remplacement de vacances, mais ce ne sera pas du temps plein. Je continuerai de travailler au bureau, une dizaine d’heures par semaine. Et si je suis chanceuse, j’aurai peut-être quelques clients en massothérapie. Mais je vais avoir toutes mes fins de semaines de congé. Toutes. Sans contrepartie. À défaut d’avoir des vacances, ce sera déjà ça ! Il y a plusieurs activités que j’espère avoir le temps de faire cet été. Avec mes amis, ma famille, Loulou… Mais le plus important, c’est que je compte bien passer un excellent été bien entouré !
Alors, qu’attendez-vous ?