Une amitié se brise quand une autre naît

L’amour, c’est beau comme c’es fragile, on est d’accord. Tu peux être en amour par-dessus la tête quand un simple faux pas peut venir détruire la relation.  Mais qu’en est-il de l’amitié ? Est-elle plus forte ou peut-elle être vulnérable elle aussi ?

Cela dépend des amitiés, il est vrai. C’est comme les hommes ou les femmes, il ne faut pas tout mettre dans le même panier. Il existe plusieurs sortes d’amitié : les récentes, les amis d’enfance, les meilleurs amis… Chaque relation, chaque personne, diffère d’une autre. Tout est au cas par cas.

Mais en cette journée de l’amour, je m’interroge sur l’amitié. Celle, qui comme l’amour, peut venir avec un grand A.

Avez-vous un(e) meilleur(e) ami(e) ? J’en ai une. Il n’y a pas si longtemps, j’en avais même un en prime.

Ma meilleure amie, c’est ma sœur éternelle. Celle sur qui je peux compter, celle qui ne me jugera jamais, celle qui m’écoutera toujours. Et pourtant, je l’ai laissée tomber. Elle s’est séparée et je n’ai pas été des plus présentes. Ho oui. J’en suis peu fière, laissez-moi vous le dire. En faite, je ne comprends pas comment j’ai pu en arriver là. J’en suis à ma sixième rupture (fréquentation et relation), et elle a toujours pris le temps pour moi. Et moi, qu’ai-je fait quand ce fut son tour? Sa première rupture depuis cette belle amitié des bientôt 7 dernières années ? Pas grand-chose.

Plusieurs choses pourraient expliquer le pourquoi. J’avais une nouvelle relation amoureuse, j’habitais à une certaine distance d’elle, je n’ai pas tant eu l’impression qu’elle avait besoin de moi… Mais est-ce que ça excuse ? Du tout.

Et je m’en veux. Encore plus parce que je lui en veux de ne pas être présente pour moi en ce moment. Qu’on ne se soit pas encore vu depuis ma récente rupture. Parce qu’elle a d’autres obligations.

Quelle idiote me direz-vous. Je ne pense qu’à mon nombril penserez-vous. Vous avez raison. Complètement. Et je me déteste de penser ainsi. Et pourtant, je sais très bien qu’elle a raison. Je ne le nie pas. Ça ne sert à rien. Je ne peux que prendre le blâme quant à ce qui me concerne et tenter de me reprendre.

Heureusement, notre amitié semble n’être qu’à peine écorchée. Nous avons atteint un point sensible, c’est certain. Et peut-être que cela aura certaines répercussions dans le futur. Je ne peux qu’espérer que tout reviendra comme c’était avant. Je ne veux rien effacer. Au contraire, je veux m’en souvenir. Pour ne plus le revivre.

Et mon meilleur ami, lui ? Vous vous souvenez sans doute de cet article où je vantais cette amitié qui nous reliait. Et bien j’ai moi-même mis fin à tous ces beaux souvenirs, cette grande complicité.

Pourquoi ?

J’aimerais avoir une bonne raison.

J’ai fait tout ce que je ne voulais pas qu’il fasse.

J’avais peur qu’en rencontrant une nouvelle fille, il me laisse de côté. J’avais peur qu’une autre viendrait briser notre relation.

Ce n’est pas lui qui a coupé les ponts comme ces craintes qui me hantaient. C’est moi. Moi qui ai préféré un amoureux à un ami. Moi qui ai choisi de l’abandonner. Je devais choisir. Moi qui n’avais encore jamais eu d’ultimatum, j’en ai eu deux. Allo les conflits !

J’avais mes raisons. Des raisons que je croyais bonnes, simili sages. J’ai préféré un homme qui aurait pu être l’homme de ma vie à mon meilleur ami. Est-ce si misérable ? En théorie, non.

Notre amitié n’avait pas encore un an. Et pourtant, on en avait traversé des épreuves lui et moi. On est sorti ensemble quelques mois et ça n’avait pas fait tâche à notre amitié. Au contraire, j’avais compris à quel point j’avais besoin de lui dans ma vie.

Je ne pourrai jamais dire pourquoi, d’ailleurs. Nous venons de deux mondes complètement différents. C’est un homme de chasse, de pêche, d’animaux de ferme. Il est vulgaire, n’a pas la langue dans sa poche, n’a aucun filtre. Mais il le sait, l’assume. Et on le sait tous. C’est ce qui le rend attachant, sa façon d’être unique. Je n’en connais pas deux comme lui, et n’en connaitrais probablement pas d’autre.

Moi je suis plus prude, plus sage.  J’apprécie les animaux, mais ne tient pas forcément à en avoir dans ma cour. Une fille de ville qui tend tranquillement à s’en éloigner. Mais nous avons une passion qui nous rassemble : le country. C’est ce qui nous a rapprochés dès notre premier échange. Et c’est ce qui nous a rassemblés à nouveau.

Depuis ma rupture, nous avons repris contact. Un peu de façon impromptue. Nous étions pour nous recroiser, c’était prévisible. Nous avons en partie le même cercle d’amis et nous sortons aux mêmes endroits. Mais je n’aurais pas cru qu’une partie de nous deux aurait envie de réessayer à nouveau.

Nous étions si unis, si complices, c’était presque malsain. Coupé les ponts, ça nous a permis de décrocher de l’autre. Et aucun de nous deux le regrette.

Nous savons que nous ne redeviendrons jamais les amis que nous étions. Je l’ai trahi et j’en assume le prix.

Une amitié s’est brisée, une nouvelle naît tranquillement, mais différemment.

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